Moins de cinq ans avant le coup d’envoi, les territoires alpins se préparent à accueillir une partie des épreuves.
À la tribune, Fabrice Pannekoucke, président de la Région hôte, a ouvert la rencontre en assurant vouloir "donner la réponse aux questions" que se posent les acteurs locaux. Pour Laurent Wauquiez, ancien président de la Région et figure centrale dans le dossier, ces Jeux doivent marquer une nouvelle étape pour les Alpes : "Les JO, c’est toujours un moment où s’écrit une page d’histoire d’un territoire ou d’un pays." Il a également souligné la nécessité de placer la compétition sous le signe de la durabilité : "Albertville en 1992, il y a eu de grands investissements. Nous, on doit montrer qu’on est capable d’avoir la première montagne durable au monde."
Un défi environnemental et économique
Le président du comité d’organisation (COJOP), Edgar Grospiron, a rappelé l’enjeu de long terme que représente l’événement pour les territoires alpins : "C’est une chance mais aussi un défi, celui de pérenniser nos jeux d’hiver. C’est une responsabilité de préfigurer la montagne de 2050, qu’elle soit toujours une source de plaisirs et un théâtre d’opportunités économiques important."
Le message est clair : les Jeux doivent profiter au tissu économique local. Grospiron a appelé les entreprises à s’impliquer, affirmant que "le succès repose sur leur mobilisation".
Son directeur général, Cyril Linette, a détaillé les contours économiques du projet : "Il y a 2,5 milliards d’euros à aller chercher pour ces Jeux. On va lancer 1 500 appels d’offres." Il a toutefois rappelé les contraintes de la commande publique et incité les entreprises régionales à mutualiser leurs candidatures pour faire face à la concurrence des grands groupes français et européens.
Les entreprises alpines dans les starting-blocks
Le président du MEDEF Auvergne-Rhône-Alpes, Jean-Luc Raunicher, a de son côté souligné la nécessité d’une juste répartition des retombées économiques : "Il faut que les cahiers des charges soient accessibles. Il faut faire travailler les entreprises du coin avec des clauses."
Si la perspective de 2,5 milliards d’euros de contrats attise les convoitises, les contraintes organisationnelles et environnementales restent nombreuses. Entre enjeux écologiques, équilibre budgétaire et retombées locales, les JO 2030 s’annoncent comme un véritable défi collectif pour les territoires alpins, où se joueront certaines des épreuves phares.
Pour Grenoble et son bassin économique, historiquement liés à l’aventure olympique depuis 1968, ces Jeux constituent aussi une occasion unique de réaffirmer la place des Alpes dans la transition écologique et l’innovation industrielle.