À l’automne 2024, des investigations archéologiques préventives ont été réalisées sur le site de l’Esplanade, avant le lancement des travaux urbains. Les résultats mettent en lumière la présence d’un gibet où des condamnés étaient pendus puis exposés.
Les vestiges découverts ont été confrontés à des sources anciennes conservées aux Archives départementales de l’Isère. Ce croisement a permis d’identifier formellement la Potence où l'on exécutait les condamnés à la pendaison. Sa localisation et sa structure correspondent à un dispositif conçu pour être vu de tous.
Érigée entre 1544 et 1547, la potence était associée à un fossé, probablement destiné à limiter les nuisances sanitaires. Les fouilles révèlent un dépôt collectif d’environ une trentaine de corps, en grande majorité masculins, parfois jetés sans ménagement dans la fosse. Aucun cercueil n’a été retrouvé, confirmant l’absence totale de sépulture.
L’un des suppliciés a pu être identifié grâce aux archives : Michel Prevost, procureur du roi au bailliage de Vienne, exécuté en 1547 pour atteinte à l’ordre public et crime de lèse-majesté, avant d’être exposé sur place.
Utilisé seulement quelques décennies, le gibet du Port de la Roche disparaît avec l’arrivée d’Henri de Navarre et la pacification du royaume, ce qui explique son effacement des archives locales.